mainmise

mainmise [ mɛ̃miz ] n. f.

• 1342; de main et mettre

1 ♦ Féod. ⇒ confiscation, saisie.

2 ♦ (fin XVII^e) Mod. Action de prendre, de s'emparer. ⇒ prise, 1. rafle (cf. Mettre la main sur; faire main basse sur). Mainmise d'un État sur des territoires étrangers. — Par métaph. (déb. XX^e) Prise de possession, domination. « l'humanité atteindra à une mainmise vraiment grandiose sur la matière » (Benda). — Péj. Influence de caractère tyrannique et exclusif. ⇒ emprise. La mainmise d'un trust sur un secteur de l'économie.

● mainmise nom féminin Action de mettre la main sur quelque chose, de s'en emparer : La mainmise d'un pays sur des territoires étrangers. Action de s'assurer une domination exclusive et souvent abusive sur quelque chose : La mainmise d'un parti politique sur l'État. ● mainmise (difficultés) nom féminin Orthographe En un seul mot. Le n de main s'est conservé devant m. ● mainmise (synonymes) nom féminin Action de mettre la main sur quelque chose, de s'en emparer

Synonymes :

- accaparement

- envahissement

Action de s'assurer une domination exclusive et souvent abusive sur...

Synonymes :

- ascendant

- empire

- emprise

- pouvoir

mainmise

n. f. Souvent péjor. Domination, emprise. La mainmise des capitaux étrangers sur l'industrie nationale.

⇒MAINMISE, subst. fém.

A. — DR. FÉOD. Affranchissement d'un serf. (Dict. XIX^e et XX^e s.).

B. — [Avec une idée de prise de possession]

1. DR. FÉOD. Synon. de saisie. Il y avait mainmise par défaut de foi et hommage (Ac. 1835-1935).

2. Moderne

a) Fait de s'emparer de quelque chose. La mainmise légale de la société sur tous les produits de la terre et de l'industrie (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p. 230). La mainmise allemande sur une ligne qui relie Constantinople au golfe Persique (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 519).

b) Fait de s'assurer le contrôle exclusif de quelque chose. Une convention qui assurait la mainmise de ses associés sur un grand service public (DE VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 426). La mainmise sur les principales sources d'uranium de l'Occident assurée par l'Agence d'Approvisionnement créée à Québec en 1943 (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 166).

c) Domination exclusive exercée sur un individu. Cette mainmise des deux dévotes sur le mangeur de prêtres causait l'indignation et la joie du savetier (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1304). Ce que deviendra la liberté de l'intelligence en face de la mainmise croissante de l'État sur l'individu (BENDA, Fr. byz., 1945, p. 216).

— P. anal. Dans l'ordre plastique, le costume, libéré de la mainmise du décor, définit les formes et arbore les couleurs du spectacle (SERRIÈRE, T.N.P., 1959, p. 106).

REM. Mainmettre, verbe trans., dr. féod. Affranchir (un serf). (Ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19^e-Lar. encyclop., QUILLET 1965, Lexis 1975).

Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1342 féod. main-mise «saisie» (Cartulaire de Flines, éd. E. Hautcoeur, t. 2, p. 580); ca 1480 «prise de possession» (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 34770); 2. 1636 main-mise «affranchissement d'un serf» (MONET). Composé de main et du fém. du part. passé adj. de mettre. Au sens 2 cf. le m. fr. mainmission (1461 Lettre de Louix XI ds Ordonnances des rois de France, t. 15, p. 70), v. aussi manumission. Fréq. abs. littér.:43.

mainmise [mɛ̃miz] n. f.

ÉTYM. 1342; p. p. adj. fém. de mainmettre.

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1 Féod. Affranchissement d'un serf (⇒ Manumission).

2 Anc. Dr. ⇒ Confiscation, saisie.

3 (Fin XVII^e). Mod. Action de prendre, de s'emparer de qqch. ⇒ Prise, rafle (→ Mettre la main sur; faire main basse sur). || Mainmise d'un État sur des territoires étrangers (→ Cristalliser, cit. 2).

1 Et quel rôle joue dans la politique anglaise l'affaire du chemin de fer de Bagdad ? la mainmise allemande sur une ligne qui relie Constantinople au golfe Persique, c'est-à-dire qui mène droit aux Indes, et qui menace le canal de Suez d'une concurrence vitale !

Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 158.

♦ (Déb. XX^e). Par métaphore. Prise de possession, domination.

2 (…) l'humanité atteindra à de grandes choses, je veux dire à une mainmise vraiment grandiose sur la matière qui l'environne, à une conscience vraiment joyeuse de sa puissance et de sa grandeur.

Julien Benda, la Trahison des clercs, p. 262.

♦ Influence de caractère tyrannique et exclusif. ⇒ Ascendant, emprise. || Mainmise de l'État moderne sur l'individu (→ Assujettir, cit. 6).

Encyclopédie Universelle. 2012.